L’Autorité de la Concurrence a récemment infligé à Sony une sanction significative de 13,5 millions d’euros pour avoir abusé de sa position dominante sur le marché de la fourniture de manettes de jeux vidéo pour la console PlayStation 4 (PS4). Cette décision fait suite à une plainte déposée par Subsonic, un fabricant français de manettes de jeux vidéo. La sanction concerne deux pratiques spécifiques mises en œuvre par Sony au cours des quatre dernières années. D’une part, l’utilisation de contre-mesures techniques visant à perturber le fonctionnement des manettes tierces, et d’autre part, une politique opaque d’octroi de licences, entravant ainsi la concurrence sur le marché des manettes pour la PS4.
Les Pratiques Sanctionnées
La première pratique sanctionnée concerne le déploiement par Sony, à partir de novembre 2015, de contre-mesures techniques prétendument destinées à lutter contre la contrefaçon. Cependant, ces mesures ont eu pour effet de déconnecter régulièrement les manettes tierces lors des mises à jour du système d’exploitation de la PS4, affectant ainsi tous les fabricants « hors licence ». La deuxième pratique concerne une politique d’octroi de licence opaque, empêchant certains fabricants concurrents d’obtenir les critères d’accès au programme de partenariat OLP, nécessaire pour éviter les déconnexions. Ces pratiques combinées ont nui à l’image de marque des fabricants tiers, entravant leur expansion sur le marché.
Le Modèle de Production des Manettes PS4 et les Barrières Mises en Place par Sony
La PS4, lancée en 2019, est accompagnée de la manette DualShock 4 de Sony, également vendue séparément. Sony détient une position dominante sur le marché des manettes pour la PS4 en raison de sa réputation, de la qualité de ses produits et de la compatibilité avec la console. Cependant, l’Autorité de la Concurrence a identifié des barrières à l’entrée mises en place par Sony, notamment des contre-mesures techniques et une politique d’octroi de licence opaque, qui ont limité l’accès des concurrents au marché.
La sanction de 13,5 millions d’euros vise à réprimer les pratiques anticoncurrentielles de Sony, soulignant l’importance de maintenir un environnement équitable sur le marché des accessoires de jeux vidéo. Cette décision pourrait avoir des répercussions significatives sur la manière dont les grandes entreprises interagissent avec les fabricants tiers, favorisant ainsi une concurrence plus équitable et stimulant l’innovation dans l’industrie des jeux vidéo.