Après avoir testé la puissante NVIDIA RTX 4090 en version mobile dans le Razer Blade 16, j’ai voulu voir ce que l’entrée de gamme de la série 4000 avait sous le capot en gaming. NVIDIA et MEDION m’ont proposé de me pencher sur l’Erazer Crawler E40, un PC portable d’entrée de gamme équipé d’un Intel Core i5 de 12e génération, de 16 Go de RAM DDR5, et surtout de la petite RTX 4050 épaulée par son maximum de 6 Go de VRAM. Ça parait bien maigre n’est-ce pas ? Et pourtant, vous risquez d’être très surpris.
Caractéristiques du modèle testé
- CPU Intel Core i5-12450H (2.00 à 4.40 GHz, 8 cores (4 P-cores, 4 E-cores), 12 Threads,
12 MB Intel Smart Cache) - GPU NVIDIA GeForce RTXT Mobile 4050 – 6 GB GDDR6
- 512 GB PCIe Gen4x4 SSD (M.2)
- 16 GB DDR5 4800 MHz RAM
- Ecran 15,6“ FHD 144Hz IPS (1920×1080)
- Intel Wi-Fi 6E AX211 / Bluetooth 5.1
- Microphone et Webcam HD intégrés
- Connectique : 1 x USB 2.0 / 1 x USB 3.2 Gen 2 Typ-A / 1 x USB 3.2 Gen 1 Typ-A / 1 x USB 3.2 Gen 2 Typ-C / 1 x Mini Display port 1.4 / 1 x HDMI out / 1 x LAN (RJ-45)
- Taille et poids : 36,1 (L) x 2,5 (H) x 24,1 (P) cm / 2,2 kg
Avec le Erazer Crawler E40, Medion propose un PC portable gaming à petit prix. On parle tout de même de 800 euros pour un ensemble souvent en promotion (quand on le trouve encore car victime de son succès). Malgré ce tarif, la fiche technique n’est pas pour autant mise de côté et le cahier des charges est bien celui prévu pour un usage gaming, avec notamment un écran 15,6 pouces Full HD au taux de rafraichissement de 144 Hz.
Alors la promesse est-elle tenue ? Avoir un pc capable de faire tourner les derniers jeux sans se ruiner ? Décortiquons un peu le Crawler E40.
Un configuration suffisante pour jouer en 2023 ?
Le Medion Erazer Crawler E40 n’est sans doute pas le portable gaming le plus tape à l’oeil, tant par son design que par sa fiche technique. Notre modèle de test est équipé d’un Intel Core i5 12450H (TDP max de 45W), qui a déjà réussi à se faire une bonne réputation dans le milieu du gaming, épaulé par 16 Go de DDR-5 à 4800 Mhz. Le PC exploite un GPU nvidia RTX 4050 (TDP Max de 75W annoncé par GPU-Z mais 100W par le constructeur), qui malgré sa faible quantité de VRAM, embarque des Tensore Core de 4e génération. C’est finalement le SSD de 512 Go qui vient troubler la fête et qui ne permettra pas d’installer un grand nombre de jeu quand on sait que les gros titres actuels avoisinnent ou dépassent les 100 Go à l’installation.
Il y a encore quelques années, les pc portables avaient vraiment du mal à trouver une identité et à avoir des composants équilibrés dès lors qu’on cherchait à faire baisser la facture. Premier élement à en patir, l’écran. Et c’est sans doute ce qui m’a le plus surpris au premier allumage de ce Crawler E40, malgré son prix contenu, la dalle IPS de 15,6 Full HD offre de beaux contrastes et une luminosité convenable. L’image est nette, colorée, et parfaitement fluide grâce aux 144 Hz. Mat, aucun reflet ne vient gacher l’experience à l’usage. Je ne m’attendais pas à voir un jour une dalle aussi correcte pour ce niveau de prix. Un très bon point donc. Après calibrage à la sonde, et même avant d’ailleurs, la dalle affiche correctement la gamme de nuances de gris et les couleurs sont suffisamment respectées pour pouvoir faire un peu de retouche photo sans être dans le faux.
Un design classique et plastique
Si il y a bien un point où l’Erazer Crawler E40 ne viendra pas rivaliser avec le Razer Blade 16, c’est bien sur le design. Le chassis est sombre, noir, et tout plastique. On retrouve le logo « gravé » sur le capot, entre nos traces de doigts. Car oui, ce type de revetement aime les rayures et le gras. Si vous souhaitez maintenir le Crawler E40 en bon état lors de vos déplacements, je vous conseille l’usage d’une housse.
La conception n’est pas forcément des plus ergonomiques au quotidien, avec des ports un peu partout : USB et ethernet du côté droit (pas pratique pour les droitiers si vous êtes cablés), 2 USB + ports jack casque et micro sur le côté gauche, et enfin HDMI, Displayport, USB-C et alimentation sur l’arrière.
Les grilles d’aération sont omniprésentes, à gauche, à droite et sur l’arrière. On ne va pas forcément s’en plaindre, le Crawler E40 respire et ne chauffe pas. La charnière de l’écran est efficace, la dalle est bien maintenue même lorsqu’on déplace le PC avec l’écran ouvert mais on ressent déjà un peu plus de souplesse dans la fermeture après plusieurs heures de « rodage ». A voir au bout de quelques années. Ceux qui ferment brutalement leur écran risquent de venir à bout de cette charnière un jour ou l’autre.
Le clavier chiclet est agréable, avec une bonne sensibilité au touché, et une course contenue. On notera la présence d’un pavé numérique et d’un rétroéclairage réglable avec le logiciel maison. Sans fioriture et plutôt sobre, le clavier fait le job aussi bien en bureautique qu’en usage gaming. Sous le clavier on retrouve un pavé tactile très basique qui manque un peu de « glisse » et qui « clic » facilement. N’étant pas utilisateur (je deteste les pavés tactiles), je ne suis pas très objectif et je préfère de loin brancher une petite souris sans fil pour accompagner ma navigation en mobilité. Bref…
Une fois fermé, le Crawler E40 surprend par ses dimensions. Son gabarit reste contenu, à peine plus grand qu’une feuille A4 (360 x 240 x 28 mm pour le PC), et permet de le glisser facilement dans un sac à dos. Sur la balance, il ne pèse que 2,3 kg, ce qui reste lourd pour un ensemble qui utilise autant de plastique, mais reste dans la tranche des portables orientés Gaming.
Bref, ce Medion ne brille pas par ses accessoires. Mais à ce niveau de prix, l’ensemble reste tout à fait convenable et on ferme facilement les yeux sur tous ces petits reproches.
Vos oreilles vont vite demander un casque
Si jusque là les composants étaient bien choisis et le rapport qualité-prix plutôt bon, c’est parce que je n’ai pas encore évoqué la partie son. Son des haut-parleurs, mais aussi son, ou plutôt bruit, de la ventillation. Les HP ne délivrent vraiment pas un bon son. Vraiment !
Situé les côtés, vers l’avant, le son qui arrive à vos oreilles est neutre, sans basse ni aigu, ni même de puissance. On en vient même à dire qu’il est agressif pour les oreilles et désagréable. Optez directement pour un casque, sans hésitation. Il aura un double rôle, celui de fournir un meilleur son que le Crawler, mais aussi masquer le bruit de la soufflerie des ventilateurs lors d’une phase de jeu.
Le Crawler E40 est vraiment capable du meilleur comme du pire. En usage bureautique, la ventilation se déclenche que très rarement. Il existe même un mode silencieux qui desactive les ventilateurs et la carte NVIDIA. Mais en mode divertissement, sur un très gros jeu, ça sort par toutes les grilles de ventilation ! 60 db mesuré ! Et ça peut aller encore plus loin, puisque le logiciel de gestion permet de mettre les ventillos à fond (totalement inutile au passage). De quoi rivaliser avec le décollage d’un Starship.
Plus serieusement, il n’est tout bonnement PAS envisageable de jouer sans un casque. Vous êtes prévenus. Mais au moins, le portable ne chauffe pas. Voyons le bon côté des choses.
Les Performances : il a tout d’un grand !
Malgré son statut d’entrée de gamme, le Medion peut compter sur des composants performants. La fiche technique est équilibrée, évitant le phénomène de bottleneck CPU ou GPU. Le Core i5 12450H (on trouve également un modèle avec un Core i5 13500) a souvent été mentionné comme un des meilleurs rapport qualité/prix pour le gaming. Les 16 Go de RAM sont désormais un standard (et même un minimum) sur les ordinateurs gaming actuels. Tout comme la résolution de l’écran, qu’il sera de toute façon difficile de dépasser avec la quantité de VRAM embarquée. Le choix d’un GPU NVIDIA serie 4000 est sans doute ce qui permet au Crawler de tenir la route, même sur les gros titres sortis en 2023.
Malgré son statut d’entrée de gamme, la 4050 dispose quand même de la 4e génération de Tensore Core de NVIDIA. Au programme, Raytracing, DLSS 3.5, génération d’images, les dernières technos à la mode sont disponibles et exploitables. Les 60 fps en full HD sont systématiquement atteints dès lors qu’on utilise l’aide de l’IA.
Voici quelques mesures réalisées sur des jeux exploitant le DLSS. Les réglages graphiques sont systématiquement placés en mode « élevé » et le DLSS en mode « performance », pour un rendu final en 1920×1080.
| Nom du jeu | FPS moyen sur une session de jeu |
| Lords of The Fallen | 63 |
| Farming Simulator 22 | 104 |
| Starfield | 104 |
| Cyberpunk (RT) | 99 |
| Red Dead Redemption 2 | 100 |
| Flight Simulator | 69 |
Ce n’est qu’un petit panel, mais les résultats sont très corrects et je ne m’attendais pas à un tel niveau sur un pc d’entrée de gamme en Full HD et malgré les 6 Go de VRAM de cette petite 4050. On en vient presque à se demander « pourquoi dépenser plus pour jouer ? ». Les performances sont globalement du niveau d’une 3060 mobile, mais deviennent supérieures dès lors qu’on exploite le DLSS 3.5 et le Frame Generation qui double le nombre de FPS sur les jeux compatibles.
En usage quotidien, en dehors des jeux, on reste en présence d’un pc performant, et autonome. Le logiciel « Control Center » installé sur Windows 11 permet de personnaliser l’expérience : couleur du clavier, vitesse des ventilateurs, pourcentage max de charge de la batterie, mode performance ou économie. Bref, c’est simple et ça va à l’essentiel.
En usage normal, sur batterie, en écrivant cet article avec une vidéo musicale sur youtube en arrière plan, le Craler E40 a tenu aisément 4h, sans avoir déclenché ses ventilateurs une seule fois. A la prise, au repos, je mesure 33W. Une valeur qui monte à 160W en pleine charge sur un jeu solicitant tous les composants.
Pour conclure
Plus que le test du Medion Erazer Crawler E40, mon but était surtout de voir ce que donnait la NVIDIA RTX 4050. Sur le papier, la fiche technique ne vend pas du rêve face à une 3060, et pourtant, les chiffres ne sont pas les choses à regarder. Ils ne revelent pas l’efficience des nouvelles technologies, comme ici les Tensore Core de 4e genération. Et c’est pourtant ce qui permet à la RTX 4050 de tirer son épingle du jeu.
Quand je vois qu’il a été possible de jouer en 60 fps+ à des jeux qui ne tournent qu’à 30 fps sur Xbox Series ou Playstation 5, j’en viens à me demander si l’avenir du gaming n’est pas dans cette recherche d’efficience plutôt que d’afficher des chiffres musclés qui ne sont bons qu’à servir un discours marketing à grand coup de « bande passante XXL 1024 bits », ou « 53256 Go de RAM pour jouer en 24K ».
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